Les 9 vies de Tomas Katz

Un film de Ben Hopkins

The Nine Lives of Tomas Katz - Angleterre – 2000 – 87 min – noir&blanc

Sortie en salles : 11 juin 2003

Affiche -

4,00 

Site officiel

Voir

C’est le dernier jour de la création. Un étranger arrive à Londres. Personne ne sait qui il est ni d’où il vient.
Quand il aura quitté la ville, l’univers aura disparu.

Un thriller d’investigation qui ne mène qu’à la confusion, une screwball comédie sur l’Apocalypse et le Jugement Dernier. Tomas Katz débarque à Londres, prend possession de différentes personnes et laisse le chaos derrière lui. Seul un homme peut l’arrêter : Le Chef de la police, médium aveugle.

Les 9 vies de Tomas Katz

La presse

Ce second film est si incroyablement bon et brillant que Ben Hopkins en mériterait un prix pour l’ensemble de son oeuvre.
Ewan McGregor

Le Canard Enchaîné: Difficile de trouver un adjectif pour qualifier ce film anglais expérimental à l’humour dévastateur: psychédélique ou métaphysique, loufoque ou expressionniste ? L’esprit du Non s’incarne à travers neuf avatars successifs pour faire disparaître la réalité du Londres actuel, en commençant par le métro. Alternant des scènes irrésistibles sur un ministre de la Pêche qui déclare la guerre, un vieux dans une banque qui hurle “ma moule est trop étroite” ou un débat télé en direct sur la disparition de Londres, ce film pseudo-apocalyptique hurluberlu en noir et blanc de Ben Hopkins, issu d’une joyeuse improvisation, est une fable comique sur le néant du monde moderne. Pour les amateurs de curiosités, prêts à s’embarquer dans un trip hallucinatoire.

Télérama : Cet objet arty très original, entre délire spirituel et comédie noire, distille une étrangeté inédite, accentuée par la présence hypnotique du comédien voleur d’âmes, Thomas Fisher.

Les Inrockuptibles : Tout comme son ange exterminateur, la mise en scène de Ben Hopkins, trublion anglais, est polymorphe, assemble les pans de cinéma comme des pièces de tissu déchirées attachées par des épingles à nourrices. Hopkins allie ainsi l’expressionnisme allemand à la grandiloquence de Derek Jarman, greffe de force le loufoque des Monty Python à la cruauté de Tod Browning.

Studio : Une réalisation stupéfiante, énergique, bourrée d’idées. Et même visionnaire, à en juger par la déclaration de guerre du ministre anglais, tournée bien avant la guerre en Irak.

Zurban : Mosaïque de délires jouissifs et de surréalisme féroce, le film de Ben Hopkins détourne joyeusement une bonne dose d’icônes britanniques contemporaines. L’art du non-sense est ici poussé à son extrême avec une belle maîtrise et un vrai esprit frondeur. Parfois déconcertant mais animé d’une authentique folie, Les 9 vies de Tomas Katz fait figure d’ovni réjouissant.

Nova Mag : Ben Hopkins disperse aux quatre coins de son film des idées comme autant de mines, et dynamite les repères du cinéma anglais avec une belle allégresse. Un chaos où on se perd souvent mais qui est éclairé par l’évidence de la créativité de Hopkins, guidée par un réjouissant sens de l’insoumission et de l’anarchie.

Sofa : Nouvelle petite merveille anglaise (après Gallivant), ce film ravira les fans d’univers absurdes à la Terry Gilliam ou Wojciech Has. Un film tellement barré, tellement hilarant qu’on oublierait presque de dire qu’il est très intelligent. On remercie sa majesté.

Redux : Le récit se rapproche de la satire d’un Docteur Folamour croisée avec le non-sens des Monthy Python… Encore une fois très proche de l’univers des frères Quay, Ben Hopkins réalise un objet filmique non identifiable du meilleur goût. Et la grande force de ce film étrange est d’ouvrir des portes et surtout des trappes qu’il nous invite à laisser entrouvertes.

D-Side : Une comédie absurde dans la tradition des Monty Python avec une petite touche expressionniste à la Fritz Lang, un zest de série B et une bonne dose d’expérimental, les acteurs ayant eu une grande liberté d’improvisation. Étonnant !

Time-out: Innovateur et insolite. Une concoction farfelue, drôle, foisonnantes, sarcastique, bourré de blagues, jeux de mots et élucubrations morales. Une musique éclectique, des notes surréalistes et de sublimes trouvailles cinématographiques.

The Times: Une œuvre captivante d’absurdité… Le film de Ben Hopkins est une formidable folle aventure dans la tradition des Monty Python, Fritz Lang, MTV, Euripide et de l’expressionnisme allemand. Une véritable curiosité… Je n’ai jamais rien vu de tel.

Synopsis

C’est le dernier jour de la création. Un étranger arrive à Londres. Personne ne sait qui il est ni d’où il vient.

Quand il aura quitté la ville, l’univers aura disparu.

Une bouche d’égout s’ouvre sur les abords de la M25, le périphérique londonien. Un homme en sort, portant des vêtements d’un autre siècle. Il est pâle et étrange.

Il arrête un taxi, s’empare de l’âme du chauffeur, de ses vêtements et de sa voix. Il roule maintenant à sa place dans son taxi laissant ainsi le chauffeur sur la route avec ses vêtements .

Tomas Katz prend le Ministre de la Pêche dans son taxi. Ce dernier se transforme alors en chauffeur alors que Tomas a maintenant la voix et les habits du ministre et va participer à une conférence sur la pêche en Extrême-Orient.

Se servant de sa nouvelle identité, il déclare, au nom du gouvernement, la guerre à une île obscure du Pacifique.

Tout au long du film, Tomas prend possession de personnages, de leurs vêtements et de leur personnalité, les laissant ainsi dans la tenue de sa précédente victime.

Dans chacune de ses incarnations, Tomas laisse derrière lui le chaos: chauffeur de taxi, il immobilise le trafic londonien en dirigeant tous les taxis vers la même adresse.

Ministre, il déclare la guerre.

Responsable du réseau métropolitain, il le transforme en une chaîne de trains fantômes qui récupère les âmes des morts pour les amener à l’endroit du repos, etc…

Il évolue dans Londres, semant le désordre, amenant l‘Apocalypse, la fin du monde, le jour du Jugement Dernier.

Seul un homme peut l’arrêter : Le Chef de la Police, qui est aveugle et communique avec les esprits. Médium et mystique formé, il est le seul qui a les connaissances et les moyens nécessaires d’empêcher la tragédie.

Mais l’homme peut-il empêcher la volonté de Dieu ?

Et Dieu, qui est-il, où se trouve-t-il ?

L'inspiration du film

Les Neuf Vies de Tomas Katz a été inspiré par trois choses :

– Faire un film d’une “‘autre façon”
– L’acteur Thomas Fisher
– La ville de Londres.
Les Neuf Vies de Tomas Katz :
“Faire un film d’une autre façon”
L’idée était de créer un film non ordinaire, d’une façon peu ordinaire.
‘Tomas Katz’ est l’enfant bâtard d’une union peu commune: un film de série B, le film d’une performance improvisée, et un film expérimental.

‘Tomas Katz’ a été tourné à Londres avec une équipe minimale. En général, les interprètes improvisaient devant la caméra ou interprétaient des scènes écrites issues d’improvisation.
Mon travail, dans de mes courts-métrages ou dans mon long-métrage ‘Simon le Magicien’ (1998), se caractérise par une approche du tournage très méticuleuse. Cette fois je voulais faire différemment et me concentrer plus sur des situations et ce qui en découlait plutôt que rendre laborieusement des scènes et des plans.

En fonction du besoin l’équipe variait d’une personne, moi ou le chef opérateur, à trente.
Nous tournions en DV vidéo, en Betacam, avec une Bolex à ressort, ou avec une caméra 16mm standard.
Quelques scènes furent préparées avec attention, mais nous avions plus de goût pour des errances en camionnette dans Londres, à la recherche de lieux au jour le jour. Dans le cas de lieux délicats comme Hyde Park ou du Parlement ( au coût de location trop élevé), nous débarquions et nous tournions ce que nous pouvions en tournage-guérilla.
Le film a été monté et mis en ligne digitalement avant d’être remis sur support film.
Cela nous a laissé une grande liberté autant quant au choix des supports de tournage (formats vidéo et films) et quant aux possibilités pour le montage (technique de surimpression vidéo standard, accélération de plans, etc.).
Ce qui est très compliqué en film devient extrêmement accessible créant une grande liberté expérimentale. Cette approche volontaire en roue libre avait pour but l’improvisation dans différents styles de film : la rigueur de l’expressionnisme allemand, le film noir, le docudrama et les vidéos pour MTV.
J’ai écrit ‘Tomas Katz’ au cour d’un long et chaud week-end dans l’Essex, dans une étrange sensation de délire. C’était un défi extrêmement jouissif et libérateur que d’essayer de recréer cet état lors du tournage, dans un studio des plus conventionnels, ou posté à un coin de rue par un dimanche pluvieux où je
m’étais rendu avec une caméra vidéo et quatre acteurs vaguement dérangés priés de hurler à peu près tout ce qu’ils voulaient à une foule de touristes allemands.
Les Neuf Vies de Tomas Katz et l’acteur Thomas Fisher
Dix ans auparavant j’avais assisté à une audition de Thomas Fisher pour un rôle à Edimbourg. On lui avait demandé d’être un enfant de cinq ans dans une cour d’école: une demande décourageante. Mais au bout de cinq minutes, Thomas avait recréé, les sons et les jeux d’une cour de récréation, les secrets sussurés et les colères. Ce fut d’abord un monde réaliste puis tout devint surréaliste quand les enfants commencèrent à discuter de la guerre commerciale norvégienne pour le cabillaud et le déclin de l’empire du surgelé Findus.
Depuis nous avons bu et travaillé régulièrement ensemble. Thomas a le talent unique de savoir faire naître le bizarre chez tout personnage qu’on lui demande de jouer.
Donc naturellement, j’ai voulu faire un film avec lui. L’idée était de filmer nos improvisations afin de créer la base d’un script autour de l’idée de Thomas jouant une série de différents personnages.
Il fallait trouver la structure. Pendant deux ans, ça nous a échappé. Puis, inspiré par la pièce de Boulgakov, ‘Master and Margarita’ et par le ‘Mabuse’ de Fritz Lang, j’ai eu l’idée de ce personnage d’anti-messie, porteur non d’un monde d’amour et de lumière, mais d’anarchie , de chaos et de néant, pourchassé obstinément par un policier spiritualiste issu de l’expressionnisme allemand.
Une solution évidente, me direz-vous. Mais la véritable solution vint plus tard. Le point de départ de ce projet étant et demeurant le phénomène inhabituel et excentrique connu sous le nom de Thomas Fisher.
Les Neuf Vies de Tomas Katz et Londres
‘Tomas Katz’ a été entièrement tourné à Londres, depuis les quartiers peu photogéniques et rarement vus de Edmonton et Canning Town, jusqu’aux monuments nationaux tels que le Tower Bridge et le Westminster Palace.
Je vis à Londres depuis que j’ai deux ans, après une courte aberration infantile à Hong Kong et aux Etats-Unis, sur laquelle j’avais peu de contrôle.
A l’âge de trois ans, et pour m’empêcher d’aller déambuler trop loin, ma mère me dit qu’un terrible géant vivait au coin du Dartmouth Park Garden. Depuis lors, Londres a été pour moi le lieu de mythiques mystères. Aspect que j’ai rarement vu sur des plateaux à Londres.
Londres, au cinéma, est habituellement une ville assez prosaïque, où les gens ont des boulots et des familles, vont travailler et vont au pub. Ca pourrait être n’importe où ailleurs. Mais comme tout londonien averti le sait, il y a un Londres étrange, mythique et caché qui coule sous la surface. C’est à ce ‘Ur-Londres’ que ce film est dédié.

Interview de Ben Hopkins

– Le film se passe le jour de l’éclipse ? Lors de la dernière éclipse en France, un célèbre styliste mystique a annoncé la fin du monde. Y-avait-il aussi en Angleterre des peurs entourant l’éclipse avec de nombreux prêcheurs dans les parcs ?

J’ai écrit le scénario en 1997 avant même de savoir qu’il y aurait une éclipse en 1999. On dit que l’art copie la nature. Dans ce cas, la nature a plagié mon scripte et a inventé une éclipse l’année où je tournais mon film. Même la nature manque d’idées.
Il y avait sûrement quelques dingues pour en parler, mais je ne regarde pas la télé et je ne lis pas les journaux, donc je n’en aurais pas entendu parler. Je vis dans le magnifique isolement de ma tour d’ivoire d’Archway.

– Avez-vous des références dans le genre du film d’apocalypse ? Avez-vous vu le film de Danny Boyle ?

J’ai vu ‘28 jours plus tard’ que j’ai bien aimé. Ce n’est pas le meilleur film apocalyptique, mais c’est un bon film. J’étais à l’école avec son scénariste, Alex Garland.
‘Le Jour des morts vivants’ est le meilleur film de zombies auquel je pense. Ça a été une influence, ça nous a donné l’idée du show télévisé commentant le chaos.

– Au début du film arrive cet étrange chevalier de l’apocalypse. Il arrive du sous-sol de la M25. Pensez-vous qu’il s’agisse du meilleur endroit pour commencer le dernier jour du monde?

Absolument. La M25, le périphérique anglais, est dans sa futilité circulaire l’exemple même de la chose sans but, du manque de signification et du nihilisme.
Il n’y a pas de personnage qui s’appelle ‘Tomas Katz’ dans le film. ‘Tomas Katz’ n’existe pas. Ce n’est pas habituel. Quand vous allez voir une pièce intitulée ‘Hamlet’, vous vous attendez à y voir quelqu’un appelé ‘Hamlet’… Mais dans le film ‘Les 9 vies de Tomas Katz’, vous ne rencontrerez personne de ce nom. C’est une plaisanterie puérile, comme le film en est plein.
Le nom du personnage principal est ‘No’. Il n’est pas le chevalier de l’apocalypse, car le mythe de l’apocalypse est prévu comme une confrontation entre le Bien et le Mal. Mon film ne propose jamais cette dialectique morale, mais plutôt une dialectique entre l’Etre et le Rien. ‘No’ est le représentant du Rien, apportant l’inverse de la création divine…
A la place du commandement divin ‘que la lumière soit’, nous avons ‘que la lumière s’éteigne’.
Dans un monde trop plein de Choses, Rien est la solution.

– Ce personnage prend neuf vies, un chauffeur de taxi, un ministre, un enfant, le directeur du métro, tous provoquant le chaos dans Londres. Y a-t-il un sens précis au choix de ces personnages ?

Non, pas du tout. Nous avons inventé les personnages dont nous pensions qu’ils seraient divertissants et dont la possession
par Katz entraînerait le chaos. Un ministre déclare la guerre, un contrôleur du métro boucle le réseau. Il n’y a pas d’autre signification.

– Tout le film est une histoire de réseaux (le métro, la télé, la vidéosurveillance). Avez-vous peur de tous ces réseaux ?

J’ai peur de toutes les manifestations de la vacuité grandissante de la culture actuelle. La télé et la vidéosurveillance représentent cela. Et le métro est plein de morts vivants, les zombies de Londres, effectuant des trajets de lobotomisés de nulle part vers nulle part, sous le regard d’agents de sécurité, un cycle sans fin d’imbécilité.

– Et Dieu est un type qui travaille pour la vidéosurveillance. Pensez-vous que les nouveaux dieux sont ceux qui nous regardent et nous écoutent ?

Satan a pris le contrôle du monde il y a quelques années, mais personne ne l’a remarqué ou ne s’en est soucié, et le monde n’a pas changé, c’est donc hors sujet.

Oui, cela me fait peur de me savoir surveillé par des bouffeurs de junk-food, de mâcheurs de chewing-gum qui ne font ce boulot que parce qu’ils n’ont pu en trouver un autre. Même Mac Donald’s n’a pas voulu d’eux. Cela me fait peur.

– Dans le film les policiers deviennent tous mystiques. Devraient-ils être comme ça ?

Les forces de police du métro de Londres sont simplement ‘Les Chevaliers de la Table Ronde’ renommés. A Scotland Yard, si vous pouviez y pénétrer, vous trouveriez le ‘Saint Graal’, la ‘Vraie Croix’, ‘Le Roi Pêcheur’, ‘Le Cabinet des Vérités’ et ‘La Révélation de tous les Mystères’.

– Dans une scène, les enfants meurent à cause d’un signal radio et toutes les télés explosent. Est-ce un fantasme ?

La destruction des télés est certainement un fantasme. Tuer les enfants était purement gratuit.
Dans le film, les enfants sont rendus responsables des racines du mal dans notre société. Ils doivent donc être anéantis.

– Vous avez utilisé divers formats dans le film : expressionnisme muet, vidéo clip, animation… Etait-ce un jeu pour vous ou faut-il y voir un sens précis ?

Une pratique esthétique normale induit que l’artiste trouve et crée ‘un style distinct’. Cet idéal crée un absurde débat artistico-théologique, tel que ce concept d’auteurisme que les intellectuels français ont inventé pour trouver des thèmes sous-jacents et des visions unificatrices dans le travail de tâcherons américains, afin de pouvoir les sanctifier en tant qu’artiste plutôt que des individus faisant leur boulot pour gagner leur vie. L’idée qu’un artiste puisse être tout d’abord un artisan et en second un artiste et qu’il puisse être hétérodoxe et hybride, un miroir régulièrement changeant met les critiques hors d’eux, car ils ne peuvent épingler l’artiste et définir son modus operandi et ‘Weltanschauung’. ‘Tomas Katz’ est très différent de mon premier film ‘Simon le Magicien’. Mon prochain film sera complètement différent à nouveau.
Le mélange de style du film, ajoute je l’espère, au plaisir… nous improvisions, comme pour du free jazz. Mais je déteste le free jazz.

– L’existence est représentée par l’Enfant Astral. Pouvez-vous expliquer son importance ? Son aspect est très ‘lynchien’. Etes-vous d’accord ?

L’Enfant Astral qui représente l’Existence n’est apparu que tardivement lors de l’écriture. Je ne peux me rappeler pourquoi nous y avons pensé, mais je pense que c’était pour donner à l’Inspecteur ‘un but plus précis’, au sens hollywoodien… quelque chose que notre héros devait accomplir, comme James Bond doit sauver le monde du méchant. J’ai aimé l’idée de suspendre une poupée à une potence, et cette image pathétique représentant la fin de l’existence.
Ça pourrait être lynchien… je ne sais pas. J’ai toujours admiré David Lynch.

– Comment avez-vous travaillé sur la bande son et les ambiances sonores ?

D’une façon traditionnelle. Le compositeur Dominik Scherrer a assisté assez tôt au montage et nous a apporté des musiques pour lesquelles je lui avais demandé de combiner le romantisme allemand avec de la techno. Je n’aime pas beaucoup la techno, sauf quand je suis saoul et que je n’ai rien de mieux à faire que de sauter dans tous les sens comme un animal sauvage accompagné de sons abstraits et de sauvages beat monotones… cela peut parfois être une très jouissive expérience.
Dominik est très vite venu avec de très bonnes choses… et j’avais déjà déterminé que je voulais des chants grégoriens pour certaines séquences. Encore une fois je voulais mélanger les genres : des chœurs grégoriens, de la techno, du romantisme allemand.
J’ai fait les effets sonores moi-même.C’est ce que je préfère dans le processus. Nous avons fait cela dans la pièce vide chez moi, où nous avions monté le film. J’arrêtais vers huit heure le soir puis arrivait l’équipe graphique qui travaillait jusqu’au petit jour. C’était comme une petite industrie familiale.

– A la fin du film on retrouve les 9 personnages et les morts sortent du métro. Vous semblez hésiter entre une vision chrétienne très métaphysique de l’apocalypse avec les Enfers, les Limbes et une vision plus réaliste avec la disparition de Londres au fur et à mesure que les images vidéo disparaissent.

L’apocalypse, quand elle viendra, sera télévisée.